L'étude est prolongée jusqu'au 31 décembre 2024 !

À propos de l’étude DEFI-FMC

Étude Facial Mixed dermatosis Concept

Étude nationale sous l’égide du Groupe DEFI de la SFD recueillant les déclarations de cas issus de dermatologues libéraux et hospitaliers sur tout le territoire.

Investigateur principal : Marie BEYLOT-BARRY, sous l’égide du Groupe DEFI de la SFD.

Rationnel du projet

À côté de dermatoses faciales bien caractérisées comme la dermatite séborrhéique, la rosacée ou l’acné, il peut exister des « syndromes de chevauchement » associant des signes cliniques de rosacée et de dermatite séborrhéique chez un même patient, intitulés « dermatoses mixtes du visage ». En dehors de la description initiale strasbourgeoise, ce tableau est absent de la littérature, alors que l’existence de cette dermatose associant dermatite séborrhéique et rosacée est largement partagée dans l’expérience quotidienne, avec souvent des difficultés thérapeutiques chez des patients intolérants à la majorité des topiques.

Nous proposons une étude prospective non interventionnelle, basée sur un appel à cas national auprès des dermatologues français libéraux et hospitaliers avec recueil de données cliniques et de photographies. Cette étude est menée sous l’égide du groupe DEFI de la Société Française de Dermatologie.

Objectifs

Nos objectifs sont de définir précisément la sémiologie de cette dermatose « négligée dans la littérature », de préciser son histoire naturelle et d’éventuels facteurs favorisants, tout en recueillant des données sur l’histoire thérapeutique. La meilleure caractérisation de la dermatose mixte du visage permettra d’en améliorer le diagnostic mais aussi la prise en charge.

Méthodologie

Pour ce projet basé sur un appel à cas auprès des dermatologues français, la période d’inclusion choisie porte sur 6 mois d’automne et hiver où cette dermatose est susceptible d’être la plus fréquente (nombre de sujet attendu = 500). Une fiche de recueil standardisée a été élaborée. Un serveur sécurisé pour l’hébergement des données de santé sera utilisé pour le recueil des fiches puis des photographies, selon un circuit à la fois simple et sécurisé. Une relecture et analyse des données sera régulièrement réalisée par le comité scientifique du projet, avec une synthèse finale.

Conséquences attendues, perspectives

Cette 1ère étude de caractérisation de la dermatose mixte du visage permettra à la fois d’améliorer diagnostic et prise en charge des patients. Elle constitue également une première étape indispensable afin de permettre secondairement de proposer un essai contrôlé randomisé évaluant l’isotrétinoïne per os à faibles doses.

Type d'étude

Introduction et état de la question

Plusieurs dermatoses faciales telles que la dermatite séborrhéique, la rosacée et l’acné sont de diagnostic, en règle générale, facile avec une séméiologie bien caractérisée et distincte(1,2,3).

Cependant, comme cela a été initialement rapporté par l’école strasbourgeoise, il peut exister des « syndromes de chevauchement » associant notamment des signes cliniques de rosacée et de dermatite séborrhéique chez un même patient, ayant été intitulés « dermatoses mixtes du visage » par Edouard Grosshans en 1999 dans la 3ème édition du traité de Dermatologie(4). Une étude rétrospective du service de Strasbourg a ensuite décrit une série de 25 patients présentant une telle dermatose(5). Malgré les limites de cette étude – inclusions de poussées asynchrones de dermatite séborrhéique et de rosacée, possible biais de recrutement (1/3 de patients sous immunosuppresseurs) - certaines caractéristiques méritent d’être soulignées : long délai diagnostique chez la plupart des patients, application préalable de dermocorticoïdes fréquente mais non systématique, traitement souvent peu satisfaisant. Les auteurs concluaient sur la fréquence de la dermatose mixte du visage et sur les implications thérapeutiques possibles, en particulier en cas d’échec du traitement local, pouvant faire appel à l’isotrétinoïne per os comme cela a pu être proposé depuis dans la rosacée(6) et dans la dermatite séborrhéique(7). Ils soulignaient aussi la nécessité d’études prospectives sur de larges cohortes afin de confirmer l’entité et rechercher les facteurs prédisposants ou aggravants.

Depuis cette publication, une recherche bibliographique n’a pas permis de trouver d’étude portant sur le sujet. Il est possible que cette dermatose puisse être confondue avec une démodécidose, un eczéma de contact ou aéroporté, ou encore désignée sous le terme très général de « visage rouge ». Cependant, une rapide enquête réalisée au sein du Groupe DEFI de la SFD montre que la reconnaissance de cette dermatose associant dermatite séborrhéique et rosacée est largement partagée dans l’expérience quotidienne.

Dermatoses mixtes du visage – iconographie B. CRIBIER et M. BEYLOT-BARRY

Devant ce contraste entre expérience partagée par un grand nombre et absence de la littérature, il nous est apparu indispensable de mieux caractériser cette dermatose mixte du visage, de définir précisément sa sémiologie, de préciser son histoire naturelle et d’éventuels facteurs favorisants, tout en recueillant des données sur l’histoire thérapeutique. Cela est d’autant plus critique que dans notre expérience, il existe chez ces patients, souvent intolérants à tous les topiques, un besoin thérapeutique important. Cette 1ère étude de caractérisation de la dermatose mixte du visage nous permettra ensuite de proposer un essai contrôlé randomisé évaluant l’Isotrétinoïne, sur un modèle proche de l’étude rosacée(6).

La création du Groupe DEFI de la SFD est une opportunité pour lancer une telle étude grâce à un appel à cas auprès des dermatologues français libéraux et hospitaliers La période d’inclusion choisie porte sur 6 mois d’automne et d’hiver durant lesquels cette dermatose est susceptible d’être la plus fréquente.

Références

  1. Van Zuuren EJ Rosacea N Engl J Med 2017; 377 : 1754-64
  2. Naldi L, Rebora A.Clinical practice. Seborrheic dermatitis. N Engl J Med. 2009;360:387-96.
  3. Zaenglein AL Acne vulgaris N Engl J Med 2018; 379 : 1343-52
  4. Grosshans E La rosacée In Saurat JH Dermatologie et maladies sexuellement transmissibles, 3ème édition Paris, Masson 1999, pp 783-6
  5. Springinsfeld G, Cribier B, Lipsker D Dermatose mixte de la face, une entité fréquente méritant d’être individualisée : étude de 25 cas Ann Dermatol Venereol 2009; 136: 543-5
  6. Sbidian E, Vicaut É, Chidiack H, Anselin E., Cribier B, Dreno B, Chosidow O A Randomized-Controlled Trial of Oral Low-Dose Isotretinoin for Difficult-To-Treat Papulopustular Rosacea J Invest Dermatol 2016;136:1081-3
  7. de Souza Leão Kamamoto C, Sanudo A, Hassun KM, Bagatin E Low-dose oral isotretinoin for moderate to severe seborrhea and seborrheic dermatitis: a randomized comparative trial Int J Dermatol 2017; 56:80-5

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